Los férvidos amantes y los sabios austeros
en sus años maduros suelen ambos amar
a los potentes gatos, orgullo del hogar,
como ellos sedentarios y también frioleros.
Amigos de la ciencia y la voluptuosidad,
en silencio y horror tenebrosos se placen;
por fúnebres corceles Érebo los tomase
si, serviles, pudiesen domar su vanidad.
Con pose pensativa adoptan los nobles aires
de esfinges solitarias tumbadas al desgaire
que parecen sumidas en un sueño sin prisa;
chispas mágicas llenan sus entrañas fecundas
y láminas de oro y fina arena irisan
de un místico fulgor sus pupilas profundas.
Les chats
Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.
Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres;
L’Érèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.
Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin;
Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques,
Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,
Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
María Elena Blanco nació en La Habana, en 1947. Acaba de publicar su traducción de Las flores del mal de Charles Baudelaire (RIL Editores-Aerea ensamble, Santiago de Chile-Barcelona, 2021), al cual pertenece este poema. Sus libros de poemas publicados más recientes son Sobresalto al vacío (2015) y Botín (2016).